Le Japon a débuté mardi à titre expérimental la mise en vente libre de pilules contraceptives du lendemain habituellement soumises à une prescription médicale dans le pays, une avancée que les défenseurs des droits humains estiment cependant trop limitée.
Dans le cadre de ce projet pilote, la pilule contraceptive d’urgence, qui peut prévenir une grossesse dans les 72 heures suivant un rapport sexuel, mais dont l’efficacité diminue avec le temps, est disponible dans 145 pharmacies à travers le pays, selon l’Association pharmaceutique japonaise (JPA). Les femmes âgées de 16 ans et plus qui souhaitent obtenir les médicaments dans le cadre de cette phase de test peuvent acheter les pilules après avoir appelé la pharmacie à l’avance. Toute femme de moins de 18 ans doit toutefois avoir une autorisation parentale et être accompagnée d’un parent lors de l’achat, ce qui implique de parler de sexualité à ses parents. Cet état de chose est déploré par les associations de défense des droits humains. Elles demandent la levée pure et simple des restrictions entourant l’achat de la pilule du lendemain au Japon. Notons que la vente de la contraception d’urgence au Japon avait déjà donné lieu à des discussions en 2017, lesquelles n’avaient pas abouti au feu vert des autorités de santé, ces dernières estimant qu’une telle mesure rendrait la population moins susceptible de prendre ses précautions lors de relations sexuelles. Selon les militants, cela peut décourager de nombreuses femmes, notamment les victimes de viol ou les adolescentes, de tenter de se procurer la pilule du lendemain, y compris pour des raisons pratiques, de nombreux cabinets étant fermés le soir et le week-end.
L’Organisation mondiale de la santé estime, sur son site internet, que la contraception d’urgence “devrait être systématiquement incluse dans tous les programmes nationaux de planification familiale”.